« Tu es fou, Sirius. » dit James, catégorique. « J’aime les défis autant que toi, mais là, c’est du suicide. Si tu te fais attraper… »
« Je ne me ferais pas attraper. » Sirius n’était pas très patient. « Et d’ailleurs, c’est une question de principes. »
« Une question de principes ? Tu es encore plus fou que je le croyais. »
« Pourquoi Sirius est-il fou ? » demanda Remus qui entrait dans le dortoir des garçons de Griffondor et balançait ses livres sur son lit. « Je veux dire, nous savons qu’il l’est, mais qu’elle chose complètement folle a-t’il commise récemment ? »
« Tu as manqué ça quand tu étais à l’infirmerie, hier. » lui dit James. « Patmol ici présent a été surpris en train prendre une Plume en Sucre en cours de Métamorphose. McGonagall a confisqué toute la boîte, et maintenant il pense que son honneur sera entaché jusqu’à la fin de ses jours s’il ne les récupère pas. »
Remus émis un petit gloussement. « Comment penses-tu faire ça, Patty ? Corruption ? Supplication ? »
« Je pense y aller et les pendre. » dit Sirius, offensé à l’insinuation qu’il puisse utiliser des méthodes réservées au commun des mortels. « J’ai déjà fouillé son bureau, pendant ma retenue, et elles n’y sont pas. Elle a dû les emmener dans ses appartements privés. C’est donc par-là que je continuerais. »
« Woua… » dit Remus en jetant un coup d’œil à James. « Je dois admettre que je suis d’accord avec Cornedrue cette fois. Elle va te tuer. Et elle va prendre son temps, en plus. Tu sais que les chats aiment jouer avec leurs proies avant de les tuer. »
« Hmmmmph… » dit Sirius. « Alors, James, puis-je t’emprunter ton Manteau d’Invisibilité, ou vas-tu jouer les Préfets-en-chef jusqu’au bout et dire non ? »
James réfléchit un moment. « Oh, d’accord. Mais si tu te fais attraper, je dirais que tu l’as pris sans ma permission. »
« Bien. Et j’aurais besoin de la carte, aussi. »
« Et ce n’est pas tout ce dont tu auras besoin. » ajouta Remus. « Comment vas-tu ouvrir la porte de McGonagall ? Je pense bien que ‘alohomora’ ne marchera pas. »
« Aha ! » dit Sirius. « Rusard garde une liste de tous les mots de passe personnels des professeurs dans son bureau, en cas d’urgence. Queudver s’y est glissé sous forme de rat et a pris celui de McGonagall pour moi. Vous voyez, j’ai au moins un ami loyal dans cette chambre. » Il sourit largement à Peter, qui était assis près de la fenêtre, et entamait largement le sachet de chips que Sirius lui avait offert en récompense. Peter lui rendit son sourire, la bouche couverte de miettes.
« Je suppose que tu as pensé à tout, donc. » dit Remus. « Alors quand vas-tu à ton exécution ? Je veux dire en mission ? »
« Ce soir, après le dîner. Elle a l’habitude d’aller dans son bureau pendant un moment. J’entre, je sors, et elle ne saura jamais que j’étais là. »
« Imagine qu’elle ait jeté la boîte ? » demanda James. « Tu as pensé à ça, non ? »
Sirius le fixa du regard. « Qui voudrait jeter une boîte entière de Plumes en Sucre ? »
« McGonagall. » dirent James et Remus simultanément.
« Hmmmmph… » répéta Sirius.
*
Tout à la fin du dîner, il n’y avait que peu de gens dans les couloirs, et donc, personne n’était là pour entendre des bruits suspects de pas, qui n’étaient connectés apparemment avec aucuns pieds et qui s’approchaient de la porte du Professeur McGonagall.
Les bruits de pas s’arrêtèrent, et sous le Manteau d’Invisibilité, Sirius déplia soigneusement le bout de papier que Peter lui avait donné. Il réprima un grognement.
Oh, Merveilleux ! Merci de m’avoir dit que ce n’était pas en français, Queudy. Maintenant c’est toi qui ME doit un paquet de chips. Il regarda par-dessus les mots sur le papier et réfléchit une minute. Il ne parlait pas gaélique – très peu de gens le parlait maintenant, sauf quelques aficionados comme McGonagall – mais il avait une petite idée de ce à quoi c’était supposé ressembler. Il dut faire plusieurs essais, mais il finit par trouver une prononciation suffisamment proche pour que la porte s’ouvre obligeamment. Il retint la poignée pour l’empêcher de s’ouvrir trop largement, se glissa dans l’entrebâillement, et referma doucement derrière lui.
La première chose à l’ordre du jour était de vérifier la carte pour voir si « M. McGonagall » était toujours dans son bureau. Elle y était, alors il regarda autour de lui, et se demanda où commencer les recherches. McGonagall avait l’air d’aimer les meubles antiques – Il y avait une armoire en cerisier menaçante contre le mur du fond, un bureau assorti près de la porte qui donnait vers ce qu’il pensait être la chambre, et deux malles flanquaient une méridienne de velours cramoisi. Chacun d’eux pouvait être une cachette potentielle. Il aurait parié qu’elle avait quelque part une grande cachette où mettre les trésors confisqués aux élèves… Elle en faisait probablement l’inventaire le samedi soir et devait jubiler de toute la misère qu’elle avait causée.
Commençons par l’armoire, pensa-t’il. Il ouvrit les portes, mais ne trouva rien d’autre que des livres, des livres épais à l’air ennuyeux. Il continua par le bureau et ouvrit quelques tiroirs. Il y avait un album photo relié en cuir dans l’un d’eux et la curiosité le poussa à s’arrêter pour le feuilleter. Absorbé par une photo de McGonagall petite fille - elle avait été une chose frêle mais étonnamment mignonne – il oublia de vérifier sur la carte si la voie était libre.
Soudain, il entendit du bruit de l’autre côté de la porte, et une voix étouffée. Il sentit son estomac tomber vers le sol plus vite qu’un hibou postier arrivant pour se poser.
S’il vous plait, pourvu que ce ne soit pas elle !
Mais c’était elle. La porte s’ouvrit juste au moment où il remettait tout en place et jetait le Manteau au-dessus de sa tête. Sa Némésis entrait, l’air fatigué et surmené, et elle portait une brassée de parchemins roulés. Elle les laissa tomber sur le sol sans cérémonie (Est-ce toujours comme ça qu’elle traite nos devoirs ? se demanda Sirius) et ferma la porte derrière elle. Elle quitta ses chaussures d’un coup de pied, l’une après l’autre, se jeta de tout son long sur la méridienne, et ferma les yeux.
Peut-être va t’elle simplement s’endormir là, et je pourrais me glisser dehors, pensa Sirius plein d’espoir. Il attendit. Elle ne bougeait pas. Il attendit encore. D’une seconde à l’autre, elle allait se mettre à ronfler – mais non, elle émis un reniflement humide, une fois, puis deux. Son menton trembla, et Sirius comprit avec horreur qu’elle pleurait. Pas fort ou de façon démonstrative, mais discrètement, comme si elle pensait que quelqu’un pouvait être là et l’observer. Si seulement elle savait !
Après une minute ou deux (ce qui sembla une éternité pour Sirius prisonnier) McGonagall passa une main ferme sur son visage et se releva en position assise. Levant les bras, elle commença à retirer les épingles de ses cheveux, et déposa chacune d’elle dans un petit plat de porcelaine bleue qui était posée sur l’un des coffres. Quand toutes les épingles furent enlevées, elle soupira, visiblement soulagée.
Sirius, dans le coin, se tenait en transe et horrifié. Il n’avait jamais vu McGonagall coiffée autrement qu’avec son chignon, et la voir ainsi c’était comme la voir nue. A peine avait-il penser cela qu’elle se leva, dégrafa le dos de ses robes de sorcière et les laissèrent tomber comme une mare de tissu autour de ses pieds nus.
Merde ! Sirius serra les paupières, mais pas avant d’avoir eu un bon aperçu des dessous de McGonagall. Ils étaient plutôt mieux que ce qu’il avait imaginé, venant d’elle – du satin blanc avec de la dentelle brodée. La silhouette dessous avait un peu plus de formes qu’il ne l’avait pensé, aussi. Non pas qu’il n'y ait jamais beaucoup pensé…
Quand il entendit ses pas le dépasser et continuer vers l’autre pièce, il osa enfin ouvrir les yeux. Le temps était venu de s’échapper. Il n’aimait pas penser à ce qu’elle lui ferait si elle savait ce qu’il venait de voir. D’après ce qu’il savait, les professeurs n’avaient pas le droit de métamorphoser les élèves sans leur consentement, mais elle pourrait bien faire une exception dans son cas.
Lentement, silencieusement, il commença à se diriger vers la porte en rasant le mur. Avant qu’il eut pu faire la moitié du chemin, malheureusement, il l’entendit revenir et s’immobilisa tout net. Elle était vêtue – Dieu merci – d’une chemise de nuit blanche, et tenait un gobelet qui sentait comme le vin chaud aux épices. Désespéré maintenant, il essaya de trouver un moyen de sortir de là avant qu’elle ne s’installe pour une longue soirée devant la cheminée.
Il dût faire un peu de bruit dans son agitation car McGonagall tourna vivement la tête. Elle posa son gobelet sur la surface la plus proche et fit quelque pas vers sa cachette-à-découvert. Même sans ses habituelles lunettes, son regard était si perçant que Sirius recula invisiblement.
Elle venait toujours plus près, jusqu’à ce qu’elle soit à moins de cinquante centimètres de lui. Il pouvait sentir son parfum, une senteur d’agrumes qu’il connaissait bien, il l’avait senti chaque fois qu’elle était passée près de lui entre les rangées dans sa salle de classe ces six dernières années. Là, il semblait écœurant et oppressant. Il lui rendait la respiration difficile. Peut-être respirait-il trop vite, ou trop fort. Cela devait être ça.
McGonagall fixait avec effort l’endroit supposé vide devant elle. Alors, elle leva lentement les mains et tâtonna alentours, et attrapa le bord du Manteau d’Invisibilité. Elle eût le souffle coupé et tira dessus, et soudain, Sirius était exposé à sa vue. Il était sûr d’avoir l’air tout aussi choqué qu’elle.
« Professeur… » Sirius commença vivement, alarmé par son expression. Il la vit prendre une grande inspiration et sut qu’elle était sur le point de lui lancer une des fameuses tirades à la McGonagall que tout le monde craignait. Sans penser à quoi que ce soit, il leva une main et la plaqua sur sa bouche pour l’arrêter, et c’est alors qu’il compris ce qu’il venait de faire. Et bien, il n’était plus question de pouvoir revenir en arrière.
« S’il vous plait, ne criez pas ! » l’implora-t’il. « Ce sera embarrassant pour nous deux si la moitié de l’école accourt pour voir ce qui se passe. »
McGonagall repoussa avec indignation la main qui la réduisait au silence, mais elle avait retenu son argument – quand elle parla, c’était à voix basse.
« M. Black, qu’est ce vous pensez être en train de faire dans mes QUARTIERS PRIVES ? » (Là, sa voix commença à monter incontrôlée et elle fit visiblement un effort pour la maîtriser de nouveau.) « Etes-vous – êtes vous en train de m’ESPIONNER ? Avez-vous la moindre idée de combien c’est outrageant ? Et bien, finissons-en ! Je ne puis vous dire avec quelle impatience j’attends votre explication. »
« Je ne vous espionne pas, je vous le jure ! Je suis, ah, venu pour chercher mes Plumes en Sucre. » dit Sirius Ça semblait idiot, même pour lui. En quelque sorte, les principes ne semblaient plus aussi importants. Demeurer élève à Poudlard l’était. L’était aussi, le fait d’éviter un semestre à Azkaban pour délinquance sexuelle au premier degré.
« Des Plumes en Sucre ? » répéta McGonagall, incrédule. « Vous voulez dire que tout ça, c’est pour vos bon-sang de PLUMES EN SUCRE ? » La voix reprenait de l’ampleur et Sirius chancela.
« Oui – Je suis désolé… »
McGonagall fit encore un pas en avant, le regarda les yeux plissés comme si elle ne croyait pas que quiconque puisse être aussi stupide. Sirius s’écarta pour prendre la poudre d’escampette mais se tapa le dos contre le mur avec bruit mou. Il avait achevé sa croissance l’année précédente et était maintenant plus grand qu’elle de quelques mesures, mais elle était aussi intimidante qu’avant. Il était terrifié à la pensée de la regarder en face. Quand il baissa les yeux, enfin, sa grande taille lui donnait une vue plongeante dans le décolleté de sa chemise de nuit. C’était le dernier endroit où il voulait regarder – non pas que la vue soit désagréable, mais parce qu’elle ETAIT agréable. C’en était déconcertant. Pourquoi ne pouvait-elle pas le mettre dehors et le punir le lendemain matin, dans son bureau, avec son chignon, ses lunettes et ses robes sévères bien en place ?
Sirius, t’es vraiment un obsédé, pensa t’il.
Elle le fixa pendant encore un long moment, puis elle se détourna et alla s’asseoir sur la méridienne.
« Je ne sais même pas par où commencer pour vous mettre au pas, après ça. » dit-elle. « Griffondor n’a pas autant de points que j’aimerais en enlever. » Elle regarda par terre et son regard tomba sur la pile de vêtements abandonnés sur le sol. Elle se raidit.
« Depuis quand êtes vous là, Black ? » demanda-t’elle lentement.
« Depuis que vous êtes entrée. » confessa Sirius, il redoutait sa réponse. Quand elle vient, ce n’était pas ce qu’il attendait. Ses yeux s’emplirent de larmes – cette fois d’humiliation – et ses joues devinrent rouge vif. À la chaleur de son visage, Sirius suspectait qu’il l’égalait, rougissement pour rougissement.
« Je n’ai presque rien vu. » ajouta-t’il. « J’ai fermé les yeux quand j’ai compris que vous – changiez de vêtements. »
McGonagall avait l’air de vouloir mourir d’embarras.  Elle resta calme pendant un moment. Puis elle dit : « Bien, M. Black. Je vais faire un marché avec vous. Si vous retournez à votre dortoir tout de suite, ne soufflez mot de ce que vous avez ou non vu  pendant que vous étiez ici, et jurez de ne plus jamais refaire cela, je ne vous donnerais pas la punition que vous méritez pourtant fortement. Mais si j’entends quoi que ce soit – ne serait-ce qu’un gloussement en classe – qui m’indiquerait que vous avez bavardé, alors je commencerais par prendre deux cents points à Griffondor. Et alors nous verrons ce que je pourrais inventer après. »
« Oui, ok, géant. » balbutia Sirius, il se prépara à remettre le Manteau et partir. « Vous pouvez compter sur moi. »
« Oh, vraiment ? Je n’en suis pas si sûre. » dit McGonagall. « J’ai eu confiance en vous jusqu’à maintenant malgré votre penchant pour les bouffonneries ridicules. Et un beau jour je vous trouve à vous introduire invisible dans mon salon. Je suis sûre que vous avez trouvez cela très amusant et culotté, mais pour moi, c’est purement une violation. » En disant ces mots, elle croisa les bras devant sa poitrine en un geste de protection. Sirius ne pensait pas qu’elle s’était rendu compte de son geste. Il laissa sa tête retomber.
« Je suis désolé, Professeur. » dit-il.
McGonagall émit un hoquet moqueur, mais elle se redressa un peu aussi. « Vous ferriez mieux de retourner dans votre dortoir maintenant. Oh, et si vous regardez sur la table près de l’escalier dans la salle commune, vous trouverez votre boîte de Plumes en Sucre qui vous attend. Je me suis arrêtée et les ai laissées là juste avant de venir ici. Je ne veux pas que vous perturbiez la classe avec pendant mon cours, mais pendant votre temps libre, vous pouvez en manger jusqu’à ce que vos dents tombent, je n’en ai rien à faire. »
Sirius ne put que sourire à cela. « Merci. » dit-il. « J’y vais, maintenant. »
« Allez, ne me laissez pas vous garder. » dit McGonagall, d’une main elle lui fit signe de partir. Le sourire de Sirius s’élargit. Elle avait beau être différente maintenant, elle était toujours la même Minerva McGonagall rigide. Il se dirigea vers la porte, il se demandait s’il devait lui dire à quel point elle était jolie, même avec les yeux et le nez rouge d’avoir pleurer. Alors qu’il avait décidé de ne pas tenter sa chance –
« Professeur ? » demanda-t’il. Il se tourna vers elle.
« Qu’y a t’il maintenant, M. Black ? » demanda McGonagall d’un ton irrité. Elle avait déjà repris possession du verre abandonné plus tôt et était sur le point de remettre ses pieds sur la méridienne.
« Pourquoi est-ce que  vous pleuriez ? » demanda-t’il, incapable de croire qu’il eut assez de cran pour soulever le sujet. Pendant une minute, il pensa qu’il venait de condamner sa porte de sortie.
Une parade d’émotions  - colère, honte, tristesse – parcouru son visage. Enfin, elle dit d’une voix assez tremblante : « Pensez-vous que cela vous regarde en quoi que ce soit ? »
« Non. » dit Sirius avec honnêteté. « Je m’inquiétais simplement. Vous n’êtes pas obligée de me le dire si vous ne voulez pas. »
Elle se mordit la lèvre et eut l’air gênée. D’une seconde à l’autre elle allait le jeter dehors, pensait-il. Mais au contraire elle dit : « Puisque vous vous inquiétez, je vous dirais qu’un de mes vieux amis a été tué hier. Par – par Vous-Savez-Qui. Et toute sa famille avec lui. Je n’ai eu la nouvelle que ce matin, et... » elle s’interrompit pour reprendre son souffle en tremblant. « Je suppose que je ne me suis pas encore faite à l’idée. Elle continue venir me frapper aux moments les plus étranges. »
« Oh ! » dit Sirius, il souhaita n’avoir pas demander. « Je suis terriblement désolé. » Il cherchait quoi dire et se rappela quelque chose que sa mère avait dit en pareilles circonstances : « Y a-t’il quelque chose que je puisse faire pour vous aider ? »
McGonagall eut alors un petit sourire. C’était un sourire vacillant mais au moins, il était là. « Non, M. Black, mais merci d’avoir posé la question. »
« Très bien, alors. Euh… Passez une bonne soirée. » dit-il. Arg ! Pouvait-il être aussi insensible ? Pars tant que tu peux ! il se tourna vers la porte, et alors elle parla encore, cette fois-ci à son dos.
« Je suis contente que vous et vos amis soyez ici en sécurité, au moins pour un moment. » dit-elle d’une voix étranglée. « Je souhaiterais connaître un sort qui puisse vous garantir que vous n’aurez à vous inquiéter de rien de plus grave que vos Plumes en Sucre. » Sirius se tenait la main sur la poignée de porte, il voulait partir, il voulait se retourner et la réconforter, il voulait lui-même pleurer. D’une certaine façon, il ne pouvait rien faire de tout cela. Il ne pouvait rien faire qu’écouter.
Il n’y eut aucun son derrière lui pendant une minute.  Ensuite, elle reprit : « J’espère que vous ne perdrez personne comme cela, mais j’ai bien peur – J’ai bien peur que cela vous arrive. »
Sirius s’imagina entendre que Remus avait été tué, ou James, ou Peter. L’idée était si horrible que cela brisa sa paralysie. Il laissa tomber le Manteau d’Invisibilité, retourna là où elle était assise, et fit quelque chose qu’il n’aurait jamais imaginé faire : il mit ses bras autour d’elle et la serra fort.
Il n’était pas sûr si elle allait le frapper pour sa grossièreté ou s’accrocher à lui de chagrin. En fait, elle ne fit ni l’un ni l’autre. Elle lui rendit son étreinte juste pour un instant, ensuite elle brisa le contact et se leva.
« Allez, maintenant. » dit-elle. Elle le chassa vers la porte d’une main posée sur son épaule,  et elle balaya ses propres larmes vivement, comme si elles l’ennuyaient. « Allez, je vais bien. Merci de vous être inquiété. Bonne nuit. » Avant de savoir ce qui se passait, elle avait attrapé le Manteau, lui avait jeté par-dessus la tête et poussé dans le couloir. Le verrou de la porte se referma avec un clic, et Sirius se tenait debout, invisiblement choqué.
Est-ce ça c’est réellement passé ? se demanda t’il. Quand je vais dire ça à Lunard et Cor-
Il s’arrêta. Elle lui avait demandé de ne dire à personne ce qu’il avait vu, et bien qu’il sache que cela signifiait qu’elle ne voulait pas entendre de plaisanteries sur ses sous-vêtements, il pensa que ce qui était arrivé ensuite était bien plus intime. Et même s’il avait envahi son intimité un peu plus tôt, il trouva qu’il voulait maintenant la respecter – la protéger.
Je ne dirais rien à personne. Je vais dire que je n’ai pas trouvé les Plumes en Sucre et que je suis donc revenu.
Il marcha lentement vers les escaliers. D’une certaine façon, il eut le sentiment que ces Plumes en Sucre ne seraient pas aussi sucrées qu’il l’avait imaginé.
 
 
 
 
 

L’Affaire des Plumes en Sucre par Alchemine (traduit de l'anglais par Teddy)
"The Sugar Quill Manoeuvers" est originellement publiée sur 'The dark Arts' à FictionAlley
 

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